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Blagues à part, cette polémique autour du glyphosate révèle sans doute aussi des luttes de pouvoir. D'un côté, certains journalistes habitués au tapis rouge médiatique. De l'autre, la nouvelle génération comme @Matadon_ ou @UnMondeRiant. 1/ @simardcasanova/1091019359806464001
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La nouvelle génération n'a pas à sa disposition la structure d'un grand média (télévision, journal, etc.). Ils ont Twitter, Facebook, YouTube, et la seule force de leurs arguments. Et contrairement à "avant", ils ont malgré tout réussi à bâtir une audience. 2/
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Bien évidemment, cette audience entre en concurrence avec celle des médias traditionnels. Si le public pense que ces journalistes "star" racontent n'importe quoi, il va sans doute moins consommer leur contenu. À moyen terme, c'est un danger pour leurs médias. 3/
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Quand un grand quotidien national publie une une avec un article complotiste argumenté sans la moindre preuve, je ne suis pas sûr que son objectif soit d'informer. Mais plutôt de convaincre son lectorat que les critiques sont illégitimes, pour essayer de le conserver. 4/
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Et la question du pouvoir là-dedans, elle est centrale : les médias influencent les citoyens. Ce qu'il se passe, en réalité, c'est une lutte pour obtenir cette influence. C'est sans doute pour ça que les échanges sont aussi violents. 5/
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(Et j'interprète certaines défenses corporatistes de certains journalistes de la même façon : une tentative de protéger l'influence des médias traditionnels sur les esprits.) 6/
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Cela étant, la différence me semble-t-il (point subjectif incoming) est que des gens comme @Matadon_ et @UnMondeRiant défendent un recours à la méthode scientifique. De mon point de vue, leur influence est bien meilleure que celle de ceux qu'ils critiquent. 7/
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J'ose une prédiction : les échanges acrimonieux ne sont pas prêts de s'arrêter. Ça va durer, et ça va rester violent. Parce que l'enjeu est énorme, et parce que les forces en présence semblent (paradoxalement) plus équilibrées qu'on ne l'imagine. 8/
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Je pense cependant qu'à moyen terme, sans changement de l'attitude des médias, je donne peu cher de leur peau lorsque les "jeunes" d'aujourd'hui vont commencer à vieillir, et que leur public traditionnel disparaîtra. 9/
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Parce que la défiance vis-à-vis des médias, elle touche toutes les classes sociales parmi la jeunesse : aussi bien les classes populaires (cf. les gilets jaunes) que les classes éduquées. Ça ressemble de plus en plus à : les journalistes écrivent pour les journalistes. 10/
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(Ça corrobore d'ailleurs ma remarque sur la stratégie "défensive" du grand journal national : on n'attaque pas de manière aussi agressive le camp d'en face si l'on se sent, et si l'on est, fort.) 11/
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Bref, voilà, merci pour votre attention, c'était mon analyse de sociologie de comptoir de cette polémique qui va sans doute durer encore un long moment. Et si vous ne le faites pas déjà, suivez les deux comptes sus-mentionnés, vous aurez de la vraie info scientifique. 12/12
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Un point que j'ai oublié : la "nouvelle génération" dont je parle n'est même pas journaliste. En plus de la lutte de pouvoir autour de l'influence sur les esprits, il y a sans doute aussi une forme de lutte de pouvoir symbolique sur le statut. On ne touche pas aux journalistes.
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Genre qui est tu, toi vidéaste, toi doctorant, pour venir contredire mon travail ? En plus à l'aide de preuves solides, d'arguments, et d'une démarche méthodologiquement solide ? Dans la société de statuts qu'est la France, c'est une remise en question du statut de "sachants".