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Even though I’m not enrolled in an US-based institution, I signed the #AEAletter to demand better dealing of harassment within economics. I signed it to point out that we *also* need to have this debate in France. Thread (in 🇫🇷) ⤵️ medium.com/@diversityinecon/a-letter-in-response-to-roland-fryers-resignation-from-the-aea-executive-committee-6761217abfa
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For the TL;DR version of the letter, see this thread: @evelyn_a_smith/1078338356126339072?s=21
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I also want to thanks all the amazing people I’ve met during the Summit for diversity in economics at Berkeley this September @caleconwomen, and who continue to do such great work. I feel so grateful to be with you on this journey! I know we’re on the right side of history.
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Aux chercheur.se.s en France qui liront ce thread, demandez-vous : si quelqu’un était harcelé dans votre labo, quel.s recours cette personne aurait-elle à sa disposition pour y mettre un terme ? Si la réponse est « aucun », il y a sans doute un problème.
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Non seulement le harcèlement est en soi une abomination, mais il a aussi pour effet de chasser du milieu académique des gens qui y auraient prospéré. C’est une perte sèche immédiate et définitive pour notre discipline, tout autant que pour les victimes.
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Nous ne devons pas oublier que nous sommes avant tout réunis pour faire de la recherche en économie. Tolérer ou fermer les yeux sur le harcèlement va à l’encontre de cet objectif.
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Quant au harcèlement, il y a bien sûr le harcèlement sexuel, mais il peut prendre d’autres formes, plus insidieuses. Remarques désobligeantes ou déplacées, menaces plus ou moins voilées, demandes illégitimes… il est (très) facile de créer une ambiance de travail toxique.
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C’est d’autant + dramatique que les victimes sont souvent les doctorant.e.s. Beaucoup sont mus par la quête d’une carrière académique, et vu la difficulté à trouver un emploi, il est souvent + simple de se taire, ou de prendre sur soi, plutôt que de parler. Ça n’est pas normal.
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Et je ne parle pas des doctorant.e.s qui abandonnent, ou qui soutiennent et claquent la porte, parce que leur doctorat a été en enfer.
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Les comités de suivi ont été une excellente addition, mais pour qu’ils fonctionnent, il ne faut pas que les membres soient liés avec le directeur de thèse du doctorant auditionné. J’ai vu des comités passer sous silence des comportements un peu limites du fait d’amitiés.
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Et contrairement aux USA, il n’est pas possible de mettre à la porte quelqu’un qui a un comportement notoirement détestable. Cela ne doit pas être une excuse pour ne rien faire contre cette personne. Il existe des moyens de pression. Aux titulaires de les mobiliser.
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Gandhi a dit « la grandeur d’une nation est mesurée par la manière dont elle traite ses membres les plus faibles ». Dans la nation des économistes, les plus faibles sont les doctorants. Comment voulons-nous qu’ils soient traités ?
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Une dernière remarque, personnelle : j’ai moi-même été victime de comportements douteux. J’ai par ex. dû faire 15 heures de TD supplémentaires non payées pendant mon contrat doc. La pratique, illégale, était générale et pérenne. Je m’en suis plains. Je n’ai jamais été écouté.
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J’avais considéré une réaction collective, mais les autres doctorants n’ont pas suivi. C’était trop dangereux pour la suite de nos carrières. La pratique a donc continué (je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui). Des titulaires connaissaient ces pratiques.
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Je peux aujourd’hui en parler publiquement parce que je ne cherche plus dans le milieu académique. Mais après moi, d’autres doctorant.e.s ont continue à devoir *travailler gratuitement*. Ça n’est pas normal. Nous n’avons pas été protégés.
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Que le harcèlement soit sexuel ou non, il est de la responsabilité des titulaires de protéger les doctorant.e.s. Que ce soit en agissant personnellement, ou par le biais de procédures collectives. C’est ça que j’ai voulu rappeler, en signant cette lettre ouverte.
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(Et bien évidemment, je ne suis pas en train de dire que rien n’est fait et que tous les titulaires sont passifs. Je dis plutôt qu’il y a encore des angles morts à couvrir, et que le combat n’est pas encore terminé.)
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(For those who read this thread but do not read French well (or are baffled with the translate tweet button), do not hesitate to ask for explanations and/or clarifications, I’ll happily provide them in English!)