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Il y a quelques années, la Nobel Esther Duflo a très vraisemblablement envoyé cet e-mail inacceptable au président du MIT parce qu’elle et son mari… … n’ont pas apprécié la recherche d’un jeune chercheur en économie du développement qui venait d’être embauché 1/17 @cesifoti/1364700013813764103
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Pour commencer, pourquoi penser que c’est elle qui l’a écrit ? Des prix Nobel en économie du développement au MIT, il n’y en n’a pas 15. Et si vous regardez bien, vous verrez que la dernière lettre du prénom masqué est un t. Le prénom de son mari est Abhijit. 2/ @NathanLazarus3/1364833627238899720
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Cet e-mail est totalement inacceptable car l’article que l’email critique n’était pas un article scientifique mais un « simple » article de blog pour promouvoir la recherche du nouveau recruté Qui a été envoyé au *président* du MIT. Qui n’a que ça à faire ? 3/
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Surtout, il tombe dans ce trope absolument abominable de certains économistes qui se permettent, du haut de leur prestige académique, de juger sur la base d’arguments totalement non-scientifiques ce qui serait, et ne serait pas, la science éco 4/
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Je suis très loin d’être un économiste « non mainstream » dans mes propres recherches, mais j’ai pourtant moi-même été victime à de nombreuses reprises à cette critique totalement fallacieuse 5/ @simardcasanova/1364831291863158787
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La critique est fallacieuse car elle repose sur un sophisme du vrai écossais, et permet de mettre en dehors du champ disciplinaire, et donc de delégitimer, des travaux qui gênent - et donc de protéger le prestige et la réputation scientifique de certain.e.s 6/
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En sciences, un argument doit être rejeté sur la base d’une méthode - la méthode scientifique. Le rejeter pour protéger une carrière n’est pas, n’a jamais été, et ne sera jamais, une attitude scientifique. On pourrait même argumenter que c’est une attitude anti-scientifique. 7/
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Comme je le disais, cette attitude est malheureusement répandue chez *certains* économistes. Dans le cas present, elle est encore plus abjecte car elle attaque directement la *carrière* d’un jeune prof recruté. Imaginez son état après avoir lu pareil e-mail 8/
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Si Esther Duflo et son mari pensent que ses recherches ne sont pas solides, qu’ils le prouvent sur le terrain scientifique ! Leur e-mail n’est rien d’autre qu’un pur abus de pouvoir. 9/
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Depuis que j’ai lancé L’Économiste Sceptique, je m’interroge Parce que d’un côté, je suis convaincu que la science économique *est* une science. Mais de l’autre, la réalité de ces abus de pouvoir est particulièrement bien documentée. 10/
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Ce qui m’interroge ici, c’est comment transmettre à la fois le caractère scientifique de cette discipline, mais sans masquer *non plus* certaines dérives qui s’y trouvent ? Je crois que ce soir je prends la décision de *vous faire confiance* 11/
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Je crois profondément en la communauté sceptique, et je crois en votre capacité individuelle à comprendre qu’une discipline peut à la fois être scientifique *et* être traversée de comportements hautement non scientifiques 12/
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Je ne suis pas un enfant, vous n’êtes pas des enfants, nous pouvons donc avoir des conversations complexes et difficiles où les choses ne sont ni noires, ni blanches, mais… complexes et difficiles. Parce que la vie est souvent faite ainsi. 13/
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Parce qu’au-delà du problème de toxicité d’une partie de la communauté scientifique en économie (toxicité très largement documentée par des données), se pose un problème de *qualité scientifique* 14/
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En effet, si certaines idées sont mises de côté non pas pour des raisons scientifiques mais pour protéger des postes de pouvoir, peut-on croire que cela améliore la recherche scientifique ? J’en doute très fortement… 15/
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De toute façon, à la toute fin mon objectif n’est *pas* de vous convaincre que la science éco est scientifique - ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs Mon objectif est de la partager avec vous *pour ce qu’elle est*. Et chacune et chacun jugera ensuite. 16/
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Aucune entreprise scientifique n’est jamais parfaite, et ça serait sans doute malhonnête de ma part de décider de vous masquer l’arrière boutique pas toujours reluisante de la profession À partir de maintenant, je vous en parlerai donc 17/17